Trump, Alain Badiou, PUF

Le philosophe Alain Badiou revient avec un petit livre consacré à Trump. Il cherche à répondre à la question suivante : Comment est-il possible que quelqu’un comme Trump puisse être élu président de la plus grande impériale du monde, les États-Unis d’Amérique ? Pour expliquer cet événement majeur du début du 21e siècle, Badiou analyse la victoire à l’échelle mondiale du capitalisme libéral depuis le début des années 80 et propose d’opposer à ce fascisme naissant une forme de nouveau communisme repensé.

If, Marie Cosnay, Éditions de l’Ogre

Qui est Mohammed Bellahouel? Gendarme en Algérie dans les années 1940, allers-retours entre le sud de la France et son pays d’origine, évanoui dans la nature dans les années 1960.  C’est à partir de ces informations sommaires que Marie Cosnay, militante, autrice et traductrice acclamée des Métamorphoses d’Ovide, part sur les traces de l’homme disparu sous forme d’enquête fictive, fragmentaire et lacunaire croisant histoire et fiction. Interrogeant la construction de l’histoire individuelle - celle d’une disparition familiale - et collective, histoire coloniale, histoire algérienne, histoire française, ce livre est une réflexion sur l’identité, le réel et la mémoire, ainsi qu’une oeuvre littéraire marquée par une écriture poétique.

Lecture en vélocipède, Huguette Gaulin, Les Herbes Rouges

On ne se lasse pas des rééditions récentes des Herbes Rouges, c’est au tour de l’oeuvre d’Huguette Gaulin de bénéficier d’une nouvelle lumière près de cinquante ans après sa parution dans les revues La Barre du Jour et les herbes rouges. Lecture en vélocipède offre une oeuvre brève mais puissante et novatrice, dans ses thèmes tels que l’expression du corps féminin, comme dans son exploration formelle, à la fois annonciation et incarnation du renouveau de la poésie québécoise des années 1970

Je n’en ai jamais parlé à personne, Martine Delvaux, Héliotrope

À la suite d’un appel à tous lancé des remous du mouvement #metoo en 2017, l’auteure féministe Martine Delvaux a reçu une centaine de témoignages de femmes à propos de traumatismes liés à la violence sexuelle. Couvrant un vaste éventail d’expériences, du sexisme quotidien de type plus ‘banal’ à la brutalité de la violence sexuelle et du viol, les fragments anonymes, agencés par Delvaux, s’entre-coupent, se miroitent, se décuplent. Dans toutes ces voix, une intimité désarmante, crue. Le résultat étourdit, percute. C’est une lecture extrêmement dure mais essentielle. On y retrouve le sentiment d’effervescence douloureux qui baignait l’automne 2017, la soudaine libération d’une pluralité de voix incertaines, effrayées, longtemps tues. Delvaux a décidé de verser l’entièreté de ses droits d’auteure au RQCALACS, le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel.  

Perdre la maison, Anouk Sugàr, Varia

Anouk Sugàr fait paraître un premier recueil d’essais sur Varia, traitant de thématiques qui semblent parcourir autant son travail d’artiste visuelle et collagiste que sociologue : l’espace habité et l’humanisation des lieux urbains, en rapport avec l’art. Dans Perdre la Maison, elle réfléchit tout d’abord à ce qui constitue la notion de maison, de lieu que l’on habite, dans lequel on s’investit afin d’ensuite le quitter de force, le perdre. Une bonne portion de l'ouvrage est dédiée à la notion de deuil, d'absence et de mémoire, au sain d’oeuvres diverses. Je suis en train de lire Chez Soi de Mona Chollet et je trouve que les deux livres dialoguent de façon intéressante! Un ouvrage unique et captivant.